PROJET DE TROUBLES DE L’HUMEUR POSTPARTUM

 Phase I Phase 2

À propos du projet

L’Ontario ne possède aucune stratégie coordonnée et globale pour appuyer les familles aux prises avec les troubles de l’humeur postpartum. Certaines familles ont accès à des services, et d’autres pratiquement pas – tout dépend de l’endroit où elles habitent. Grâce à une subvention de la Fondation Trillium de l’Ontario, six communautés du Nord-Est de l’Ontario (Nipissing, Muskoka/Parry Sound, Sudbury, Sault Ste. Marie, Timmins et Timiskaming) ont uni leurs forces au cours de la dernière année pour définir une stratégie d’intervention. Cette stratégie est le fruit de groupes de travail dans chacune de ces collectivités, composés de professionnels, de membres de la communauté et de femmes ayant vécu un trouble postpartum. La stratégie repose également sur les résultats d’un projet PhotoVoix régional, sur des entrevues individuelles et sur une revue des pratiques exemplaires dans le domaine.

(film en anglais)

Fondation Trillium de l'Ontario

 Les Faits

Les troubles de l’humeur postpartum touchent...

Les troubles de l’humeur postpartum sont complexes et se manifestent de façons différentes chez les femmes et chez les hommes. Il s’agit d’un enjeu qui a des répercussions politiques et mondiales. L’étiologie de ces troubles est influencée par le parti pris théorique ou idéologique des ouvrages de référence. La rhétorique est loin d’être claire : la documentation scientifique, les recherches médicales et la perspective sociale divergent sur de nombreux points. Tous ces facteurs ont nui au diagnostic et au traitement de ces problèmes de santé mentale en Ontario. Les familles les plus privilégiées habitent à un endroit où ils ont accès à des services; les autres ont beaucoup moins de chance.

"J’espère que notre travail aidera les personnes qui souffrent de ces troubles à trouver de l’aide, sans craindre les stigmates, les stéréotypes, la honte ou la peur!" - Michelle Roberts

Le manque de sensibilisation et les lacunes dans le diagnostic et le traitement de ces troubles ont un effet profond sur les mères, les pères, les autres conjoints, les bébés et l’ensemble de la famille. De plus, les troubles de l’humeur postpartum traînent un lourd fardeau de honte, de stigmates et de silence, ce qui empêche bien des gens d’accéder aux services dont ils ont besoin. La question est complexe et touche à de nombreux domaines, dont la santé physique et mentale des parents ainsi que la santé, le développement et le bien-être de l’enfant. C’est pourquoi il faut intervenir de façon stratégique sur tous les fronts.

Les baby blues (ou syndrome du troisième jour) touchent jusqu’à 75 % des femmes à la suite de la naissance d’un enfant. Les symptômes (envie de pleurer, fatigue, susceptibilité, anxiété) se manifestent généralement pendant une dizaine de jours. Toutefois, contrairement aux autres troubles de l’humeur postpartum, aucune intervention n’est habituellement requise (Beck, 2006).

Dans de nombreux cas, l’anxiété et la dépression ont une comorbidité avec les troubles de l’humeur postpartum. Les symptômes sont multiples : labilité de l’humeur; susceptibilité, insomnie/hypersomnie, pensées obsessives, changements de l’appétit, envie de pleurer, anxiété, sentiment de n’avoir aucune valeur, manque de concentration, hypersensibilité interpersonnelle, ou perte d’intérêt ou de plaisir. Depuis quelque temps, la documentation scientifique accorde un intérêt au phénomène du stress post-traumatique postpartum. Toutefois, les variations conceptuelles et méthodologiques rendent difficile toute détermination du pourcentage de personnes touchées. Selon une étude canadienne récente, le stress post-traumatique postpartum toucherait de 7,6 % à 16,6 % des mères (Verreault et coll., 2012). La psychose postpartum, qui se manifeste à la suite d’environ 1 naissance sur 1 000 (Kendell, 1987), donne lieu à des symptômes comme des hallucinations, des idées délirantes et une agitation extrême. Les personnes qui en sont atteintes peuvent aussi songer à se faire du mal ou à faire du mal à autrui.

TOUCHE DE TRANSMISSION INTERGÉNÉRATIONNELLE

Initiatives à l’échelle mondiale

Une variété de stratégies d’intervention concernant les troubles de l’humeur postpartum sont en émergence dans le monde. Chaque initiative a une façon particulière d’aborder ce problème dans toute sa complexité. Toutefois, ces projets reposent tous sur un engagement à venir en aide aux familles et aux communautés. Ils témoignent aussi de l’importance d’une réponse systématique pour faire obstacle aux troubles de l’humeur postpartum.

FENÊTRE POP-UP POUR INITIATIVES DE SANTÉ MENTALE PÉRINATALE GLOBALES

 LA DÉMARCHE

Groupes de travail

Le recrutement des membres des groupes de travail du Projet de troubles de l’humeur postpartum du Nord-Est de l’Ontario a été effectué à l’aide de présentations devant des groupes ciblés dans toute la région et de communications par téléphone et par courriel. Les membres bénévoles se sont engagés à participer au projet pendant un an. Les groupes de travail avaient deux principales responsabilités : 1) appuyer et orienter l’élaboration de la Stratégie de lutte contre les troubles de l’humeur postpartum du Nord-Est de l’Ontario; et 2) recruter des femmes et des familles ayant vécu un trouble de l’humeur postpartum pour participer au projet PhotoVoix.

Un groupe de travail a été formé dans chacun des six districts de la région. Ces groupes comprenaient chacun de trois à dix membres, dont des représentants d’organismes communautaires et des personnes ayant un intérêt personnel ou professionnel pour les troubles de l’humeur postpartum:

  • Fournisseurs de soins de santé aux Autochtones
  • Services de dépendances et de toxicomanie
  • Services de santé mentale
  • Représentants des réseaux Meilleur départ
  • Services de garde
  • Services de santé mentale pour enfants
  • Fournisseurs de soins de santé communautaires
  • Centres de la petite enfance
  • Bureaux de santé
  • Membres de la communauté
  • Infirmiers praticiens et infirmières praticiennes et médecins omnipraticiens
  • Femmes ayant vécu un trouble postpartum

Les groupes de travail ont préparé une carte des services en matière de troubles de l’humeur postpartum dans leur région (voir la section Ressources). Ils ont aussi discuté des forces et des défis propres à leurs communautés et fait des recommandations pour surmonter les difficultés.

(film en anglais)

(film en anglais)

 Photovoix

Un projet PhotoVoix permet aux participants de relater leur expérience et d’entraîner des changements positifs dans leur communauté grâce à la photographie.

Reflet de vÉritÉ

- Michelle Roberts

Attente interminable

- Sonia

Mer turbulente

- Michelle Roberts

Le moment

- Sonia

Le grand Écart

- Michelle Roberts

Tiens bon!

- Sonia

Stigmatisation

- Stephanie

Chaos

- Stephanie

Parcours solitaire

- Stephanie

L’esprit d’une mère

- Michelle

À l’aide!

- Michelle

Un voyage sans fin

- Michelle

...

- Annie

...

- Annie

...

- Annie

...

- Bonnie Dart

...

- Bonnie Dart

...

- Bonnie Dart

Reflet

- Kathleen Jodouin

Monument

- Kathleen Jodouin

Cassure

- Kathleen Jodouin

La fontaine

- Janice Ireland

Le marécage

- Janice Ireland

Nos mains

- Janice Ireland

Remis à plus tard

- Kaarina Ranta

Voyage vers la maternité

- Kaarina Ranta

Accablée

- Kaarina Ranta

Au bord du précipice

- Mandy

Jetez le marteau

- Mandy

La porte est toujours ouverte

- Mandy

Débordée

- Christine Mackie

l’espoir à l’horizon.

- Christine Mackie

Savoir se pardonner

- Christine Mackie

Vouloir se rapprocher

- Julie

Il y a une vie après

- Julie

Regard sur soi

- Julie

 RECOMMANDATIONS

INVESTIR DANS LES FAMILLES

Les parties prenantes unissent leurs forces pour offrir en temps opportun à tous les membres de la famille un continuum de services holistique, complet, durable et fondé sur des pratiques exemplaires.

PERFECTIONNER LES COMPÉTENCES

Au moment d’établir le réseau de services, nous mettons en place un système coordonné de perfectionnement des compétences dans nos communautés.

SENSIBILISER LA POPULATION

Le perfectionnement des compétences est soutenu par une campagne systématique et créative de sensibilisation et d’éducation du public.

 RESSOURCES

Voici certains symptômes associés aux troubles de l’humeur postpartum chez les mères:

• Difficulté à dormir ou à manger
• Ennui
• Susceptibilité et frustration
• Sentiment de culpabilité
• Envie de pleurer
• Anxiété ou crises d’anxiété
• Inquiétude constante
• Confusion
• Épuisement
• Perte de joie de vivre
• Désir d’isolement
• Impression de ne pas être capable de tisser des liens avec le bébé

Si vous avez un ou plusieurs de ces symptômes, communiquez avec un professionnel de la santé. Vous n’avez rien à vous reprocher et vous n’êtes pas seule.

Les mères nous ont dit que les approches suivantes les avaient aidées à surmonter leur trouble de l’humeur postpartum:

• Demander de l’aide
• Parler à leur médecin ou à leur infirmier praticien ou infirmière praticienne
• Obtenir du counselling
• Visiter un centre pour la famille et l’enfance
• Parler de leur expérience
• Faire de l’activité physique
• Boire plus d’eau
• Manger sainement
• Limiter la consommation de caféine
• Faire quelque chose pour elles-mêmes chaque jour
• Réviser leurs attentes – aucune mère n’est parfaite

La psychose postpartum est un phénomène rare. Il s’agit d’une urgence médicale.


• Avez-vous songé à faire du mal à votre bébé ou à vous faire du mal?
• Avez-vous des hallucinations auditives ou visuelles?
• Croyez-vous que des gens ou des choses menacent votre bébé
• Vous sentez-vous confuse ou détachée de la réalité?

Obtenez de l’aide immédiatement. Rendez-vous à l’hôpital et demandez l’aide du programme d’intervention de crise.

Il est important de souligner que les troubles de l’humeur peuvent aussi toucher les pères biologiques et adoptifs au cours de la grossesse et après la naissance d’un enfant.

Le conjoint, les amis et les membres de la famille sont parmi les mieux placés pour aider une mère à traverser la période de dépression postpartum.

Ils peuvent:
• offrir à la mère ce dont elle a besoin
• écouter la mère et lui donner leur soutien
• aider la mère à comprendre qu’elle n’a rien fait de mal
• encourager la mère à obtenir de l’aide
• passer du temps avec le bébé
• prendre soin d’eux-mêmes
• être patients

Pour en savoir plus au sujet des troubles de l’humeur postpartum, consultez le site lifewithnewbaby.ca

Soutien pour le projet de trouble de l’humeur post-partum a été fournie par une subvention de la Fondation Trillium de l’Ontario and Wasauksing First Nation Health Services

 

Ontario Trillium Foundation

Wasauksing First Nation Health Services

 

Reflet de vérité

"Je croyais être la pire mère au monde : me sentir comme cela, être malade comme cela. Je pensais que mes enfants me détesteraient de leur avoir fait subir ce mal et que leur vie serait ruinée. Mais il y avait toujours dans leurs yeux ce reflet de vérité. Il y avait de l’amour et non un jugement. Ils m’aimaient telle que j’étais. Je voyais aussi dans les yeux de mes enfants une étincelle d’espoir qui m’a motivée à aller chercher de l’aide pour guérir."

- Michelle Roberts

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Attente interminable

"Cette photo représente l’attente que j’ai endurée avant d’obtenir l’aide que je demandais activement. J’ai trouvé insensé de devoir attendre avant de consulter mon médecin et une conseillère. Cette attente est le résultat d’un manque de ressources. Les femmes qui croient subir un trouble de l’humeur postpartum devraient avoir accès à des ressources sur-le-champ. Présentement, l’aide est disponible pour les femmes en situation de crise – mais nous devons être proactifs pour éviter ces crises. Les mères peuvent s’aider entre elles. Cette photo symbolise aussi le fait que je vivais ma vie comme un robot. Le monde continuait à tourner autour de moi mais j’avais l’impression que le temps était figé. J’ai peu de souvenirs de mes enfants au cours de cette période. J’essayais de leur offrir la vie la plus normale possible, mais je n’étais jamais entièrement présente."

- Sonia

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Mer turbulente

"Je me sentais abandonnée à une mer turbulente. Je ne voyais pas au-dessus des vagues et j’avais toute la misère du monde à garder la tête au-dessus de l’eau et à lutter contre le courant. Le vent était si fort qu’il me renversait. J’ai crié une mer de larmes et la panique a pris le dessus. Je me noyais dans l’anxiété et la dépression postpartum."

- Michelle Roberts

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Le moment

"Cette photo représente le moment où je me suis égarée, où ma lumière s’est éteinte. Je me suis senti devenir une personne que je ne reconnaissais pas. J’étais envahie par le désespoir, l’anxiété, la colère et la peur. Je voyais les symptômes indiquant que la dépression et l’anxiété avaient eu raison de moi. Je savais quels étaient les signes de la maladie. Les gens de mon entourage les ont vus avant moi. J’ai pu obtenir de l’aide. Les femmes et leur famille doivent être mieux renseignées pour reconnaître les troubles postpartum."

- Sonia

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Le grand écart

"Lorsque j’ai enfin admis que j’avais besoin d’aide, j’ai découvert qu’il n’y avait aucun service direct dans ma communauté pour les mères et les familles aux prises avec un trouble de l’humeur postpartum. Il y a un écart criant entre les services disponibles et les services qui seraient nécessaires pour traiter cette maladie si grave. J’espère que ce projet fera ressortir les lacunes pour que nous commencions à les combler."

- Michelle Roberts

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Tiens bon!

"Tiens bon… parce que ça va faire très mal! Mon mari a été solide comme le roc. Il m’a sauvé la vie et il n’a jamais lâché prise lorsqu’il me sentait m’éloigner. Il a gardé le dos droit et il a gardé notre famille intacte. Il m’a écoutée. Il m’a fait comprendre qu’il m’aimait au moment où je croyais ne pas mériter d’être aimée. Les proches des femmes atteintes d’un trouble de l’humeur postpartum doivent recevoir de l’information et du soutien pour mieux y réagir et pour mieux supporter le fardeau de protéger la famille. Il est important de comprendre que le trouble de l’humeur postpartum a un début et une fin. Il faut tenir bon jusqu’à la fin."

- Sonia

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Stigmatisation

"La stigmatisation se définit comme le fait de blâmer publiquement quelqu’un ou de lui porter une marque négative. La plupart des maladies mentales – même le trouble de l’humeur postpartum – comprennent une certaine stigmatisation. Bon nombre de gens voient les femmes qui en sont atteintes comme faibles, paresseuses ou incapables de relever les défis du rôle de parent. Certains pensent qu’une femme ayant un trouble de l’humeur postpartum est ingrate; qu’elle n’aurait pas dû avoir d’enfant; qu’elle est égoïste; ou, bien entendu, qu’elle est folle.

On connaît, dans la plupart des communautés, l’unité psychiatrique sous un seul mot qui sert de raccourci : « the Psych », à North Bay, « Kirkwood », à Sudbury, et ainsi de suite. Lorsque je souffrais d’un trouble de l’humeur postpartum, j’ai été admise à l’unité psychiatrique de Sault Ste. Marie, connu sous le nom de « Riverview ». Très peu de gens m’ont rendu visite. Ils ne comprenaient pas ma maladie. Certains ont laissé sous-entendre que j’avais simplement besoin de « décrocher » un peu de ma vie de mère. Ils n’avaient aucune idée de la gravité de la maladie qui m’affligeait. J’ai été séparée de mes enfants au moment où j’avais le plus besoin de les avoir auprès de moi. Je n’ai parlé à presque personne des pensées et des émotions très sombres qui ont traversé mon esprit, de peur d’être jugée. Je craignais d’être perçue comme une mère indigne, une menace pour ses enfants, une mère à l’esprit trop fragile pour être présente dans la vie de ses enfants.

Il est regrettable que la stigmatisation associée à une maladie mentale empêche bien des gens de demander l’aide dont ils ont désespérément besoin. Ils ont raison de craindre le jugement négatif de leur entourage. Il faut énormément de courage pour parler de ces idées noires et pour admettre avoir songé à se faire du mal ou à faire du mal à son bébé. En posant les questions difficiles et en laissant ces idées désagréables et effrayantes s’exprimer sans jugement, nous pouvons aider les femmes et les familles à assurer leur sécurité et à devenir plus fortes. Ces femmes ont besoin de savoir qu’elles sont comprises et qu’elles ne sont pas « folles » ou des « monstres ». Elles ont une maladie qui peut être guérie. Les amis et les familles ont besoin d’information au sujet du trouble de l’humeur postpartum et des manières de venir en aide aux femmes et aux enfants qui en ont besoin."

- Stephanie

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Chaos

"J’ai fait ce collage durant mon séjour à l’hôpital. Les images et les mots m’ont aidée à communiquer mes pensées et mes sentiments aux gens qui me soignaient. La création de ce collage était une démarche de guérison, puisqu’elle m’a aidée à définir et à exprimer mes sentiments et mes émotions.

Je sais que plusieurs femmes qui voient ce collage se reconnaissent dans certaines des images. Les femmes doivent pouvoir compter sur un réseau solide de femmes ayant vécu les mêmes troubles périnataux qu’elles. Nous devons bâtir ce réseau et y favoriser l’accès pour qu’aucune mère n’ait à se sentir seule."

- Stephanie

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Parcours solitaire

"Un parcours gris, maussade et solitaire. Cette photo représente mon cheminement vers le mieux-être. Le chemin n’était pas clairement tracé. Je devais essayer de rester à la surface jusqu’à ce que j’arrive à la terre ferme. J’avais toute la difficulté du monde à me retrouver dans un labyrinthe qui ne cessait de changer autour de moi pendant que je m’enfonçais lentement dans le silence glacial. Chaque pas en avant était un saut fragile.

Nous devons donner aux femmes et aux familles touchées par un trouble de l’humeur postpartum un chemin clair à suivre pour qu’elles retrouvent la terre ferme. Nous devons les appuyer dans leur parcours vers le mieux-être."

- Stephanie

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L’esprit d’une mère

"L’esprit d’une mère est une explosion constante de neurones, pleine d’émotions incontrôlables et écrasantes."

- Michelle

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À l’aide!

"Il lui fallait une spécialiste pour la remorquer et lui faire traverser les obstacles."

- Michelle

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Un voyage sans fin

"Nager dans les eaux froides et sombres, lutter contre les pressions de la vie et le stress du rôle de mère. Puis découvrir que la lumière au bout du tunnel n’est qu’une suite de la rivière et de la lutte. Il ne semble y avoir aucune fin."

- Michelle

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"Il y a des options de traitement. Trouvez celles qui fonctionnent pour vous."

- Annie

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"Devenir mère peut être une responsabilité écrasante. Il y a souvent un choc entre les attentes et la réalité, ce qui laisse la nouvelle mère se sentant déçue, seule, incomprise, coupable et égarée."

- Annie

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"Les mères placent souvent les besoins de leurs enfants avant les leurs. Élever un enfant et l’accompagner dans la vie est une tâche formidable mais complexe. Les mères doivent être conscientes de leurs propres besoins – et y voir – pour répondre aux besoins de leur famille."

- Annie

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"Lorsqu’une femme se noie dans les craintes et les anxiétés d’un trouble postpartum, il n’y a pas de sauveteur pour lui tendre une perche."

- Bonnie Dart

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"Au moment où j’avais désespérément besoin d’information et de soutien, je me suis sentie abandonnée, laissée à moi-même."

- Bonnie Dart

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"Le trouble de l’humeur postpartum est effrayant pour les femmes qui le subissent et pour les membres de leur famille. Il faut savoir ce qu’est ce trouble, comment en reconnaître les signes et quoi faire pour intervenir."

- Bonnie Dart

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Reflet

"Elle est un reflet isolé et inconnu. Elle doit se frayer seule un chemin hors de cet endroit profond, sombre et lourd."

- Kathleen Jodouin

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Monument

"Ce n’est pas un petit caillou dans son soulier. C’est un « monument » qu’elle doit traîner avec elle toute sa vie."

- Kathleen Jodouin

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"When I desperately wanted information and support, I felt like I was left dangling, cut off from what I most needed."

- Kathleen Jodouin

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Cassure

"Ce dont elle avait le plus besoin, c’était une cassure. Elle a cassé comme un arbre sous le poids de la pression et du stress."

- Kathleen Jodouin

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La fontaine

"Le ciel était radieux, contrairement à mon avenir. Je croyais n’être bonne qu’à pleurer. Les pleurs étaient violents et fréquents. Je me sentais seule sur mon île, comme une naufragée. Une partie de moi ne voulait pas être secourue. Je ne voulais pas que les gens sachent à quel point j’étais une mauvaise personne. Je n’étais pas moi-même. J’étais quelqu’un d’autre. Une personne incapable de jouer le rôle le plus naturel qu’une femme devrait pouvoir jouer. Je ne méritais vraiment pas le titre de mère."

- Janice Ireland

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Le marécage

"Le marécage semblait paisible et invitant. Je pourrais y marcher jusqu’à ce que l’eau recouvre mon corps lentement et me fasse disparaître sous les flots. L’eau fraîche ferait contraste à la douleur brûlante d’être une mauvaise mère. Je laisserais l’eau envahir ma bouche et couler dans ma gorge pour adoucir la douleur des sanglots, et je laisserais l’eau rincer toutes les larmes sur mes joues. Je disparaîtrais de ce monde brutal et tordu, et personne ne s’en rendrait compte. Après tout, j’étais déjà partie."

- Janice Ireland

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Nos mains

"Maman, ne sois pas triste. Je sais que tu essaies très fort. Tu es meilleure que ce que tu penses. Je t’aimerai toujours parce que tu m’aimeras toujours."

- Janice Ireland

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Remis à plus tard

"Au cours de ma grossesse, je me suis imaginée mille et une choses à propos de notre vie suivant la naissance de notre fils. Je ne m’étais jamais doutée que je n’étais pas prête à devenir mère. La dépression postpartum m’a frappée comme une tempête et a laissé sa marque lourde et froide recouvrir la vie que je connaissais et mes espoirs. Ma vie de mère devait être remise à plus tard, jusqu’à ce que je retrouve mon identité comme femme et comme mère. Tout au long de ma guérison, cette froide couche de neige est demeurée comme un épais tapis de culpabilité pour avoir été malade au cours des premiers mois de la vie de mon fils. J’ai longuement réfléchi à ce que j’aurais pu faire pour balayer un peu de cette neige. À mon avis, les femmes doivent parler ouvertement et honnêtement de la transition et de la transformation qui surviennent au moment de devenir mère. Elles doivent reconnaître que tout changement est accompagné d’une certaine perte, et que chaque mère vit cette perte à sa façon."

- Kaarina Ranta

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Voyage vers la maternité

"Ma dépression a pris de multiples formes : anxiété, irritabilité, incapacité de me lever certains jours, crises de larmes, explosions de colère, confusion et impression généralisée de chaos et de néant. Les briques placées dans le ruisseau représentent les obstacles que j’ai affrontés. Mon voyage vers la maternité s’est fait fluide et changeant, comme un cours d’eau. J’ai dû naviguer parmi ces obstacles pour me retrouver, méconnaissable, de l’autre côté des briques. J’ai rejoint les autres femmes ayant fait ce voyage vers la maternité, certaines avec plus de difficulté que d’autres. J’ai appris qui j’étais après cette expérience."

- Kaarina Ranta

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Accablée

"Cette photo illustre la manière dont je me sentais en plein coeur de ma maladie. L’autre bord du lac représente le mieux-être et on voit qu’il est très loin. Cette femme est assise seule. L’image est froide et menaçante. Elle correspond à ce que j’ai ressenti, et à ce que je ressens peut-être encore à un certain degré : que personne ne comprend vraiment la culpabilité, la solitude et la honte d’une femme qui s’ajuste mal à l’arrivée d’un enfant. J’ai eu énormément de difficulté à naviguer parmi les services de santé mentale et à définir ma guérison, surtout compte tenu du manque de sommeil et de la confusion que je cachais à presque tous mes proches. J’aimerais que les gens, en regardant cette photo, comprennent que ce trajet est incertain et très effrayant. Même si des options lui sont présentées, la femme dans son état de confusion est mal placée pour faire des choix et demander de l’aide."

- Kaarina Ranta

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Au bord du précipice

"Cliffhanger. Au bord du précipice. Cette photo illustre ce que de nombreuses femmes ressentent après avoir vécu l’épuisement de l’accouchement, qui est suivi d’un isolement relatif dans leur nouveau rôle de mère. Elles s’agrippent au bord de la falaise et essaient de tenir bon. Les montagnes dans la photo illustrent les hauts et les bas qui suivent la naissance d’un enfant, que ce soit le premier enfant ou non."

- Mandy

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Jetez le marteau

"Les mères se jugent déjà trop sévèrement. Elles n’ont certainement pas besoin du jugement des autres lorsqu’elles ressentent le torrent d’émotions qui suivent la naissance d’un enfant. Il est essentiel que les proches de la mère ne la jugent pas et s’efforcent plutôt de la comprendre."

- Mandy

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La porte est toujours ouverte

"Au moment où je vivais une grave dépression postpartum, j’avais besoin d’un deuxième foyer pour me réfugier. Mes parents ont eu la générosité d’ouvrir les portes de leur maison à ma famille : moi-même, mon mari, notre tout-petit et notre fille naissante."

- Mandy

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Débordée

"L’arrivée d’un enfant entraîne un débordement qui prend le dessus sur les besoins et les pensées de la mère. La maison déborde d’accessoires pour enfant. Parfois, on a l’impression que les choses ne seront plus jamais claires."

- Christine Mackie

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Après la noirceur, de l’espoir à l’horizon

"Le trouble de l’humeur postpartum est comme une course aux arcs-en-ciel. Le bonheur se trouve tout juste à l’horizon, mais plus on s’approche, plus il semble s’éloigner."

- Christine Mackie

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Savoir se pardonner

"L’une des choses les plus difficiles à admettre, c’est qu’on ne peut tout faire pour tout le monde. Les enfants sont très persévérants et ils ont le pardon facile. Si seulement nous pouvions nous pardonner aussi facilement."

- Christine Mackie

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Vouloir se rapprocher

- Julie

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Il y a une vie après

- Julie

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Regard sur soi

- Julie

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COMMUNAUTÉS

6 communautés du Nord-Est de l’Ontario ont uni leurs forces au cours de la dernière année pour élaborer cette stratégie:

  1. Muskoka/Parry Sound
  2. Nipissing
  3. Sault Ste. Marie
  4. Sudbury
  5. Temiskaming
  6. Timmins
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INITIATIVES DE SANTÉ MENTALE PÉRINATALE DANS LE MONDE

Mother First (2010) (document en anglais)

Pays
Canada(Saskatchewan)

Mesures concrètes:
Recommandations
Sensibilisation
Dépistage
Traitement
Pérennité & responsabilité

Perinatal Mental Health National Action Plan (2008-2010) (site en anglais)

Pays:
Australie

Mesures concrètes:
Stratégies
Formation et perfectionnement du personnel
Évaluations psychosociales universelles
Cheminement pour les patients

Healthy Beginnings (2011) (site en anglais)

Pays:
Nouvelle-Zélande

Mesures concrètes:

  • Lignes directrices
  • Services mère-père-enfant (triade)
  • Services complets et intégrés pour la triade
  • Évaluation et traitement fondés sur les principes du développement
  • Interventions sur mesure, de la manière la moins restrictive et la plus normative possible
  • Dépistage et intervention précoces
  • Collaboration entre les familles et les fournisseurs de services
  • Approche adaptée aux particularités culturelles
  • Services fondés sur des données probantes, axés sur des buts, responsables, acceptables et accessibles

(l’organisation des services en santé mentale périnatal en Ontario)

Pays
Canada(Ontario)

Mesures concrètes:
Recommandations
Services
Sensibilisation et formation
Politiques
Recherche

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GROUPES DE TRAVAIL SUR LES TROUBLES DE L’HUMEUR POSTPARTUM

Muskoka Parry Sound

Nipissing

Sault Ste. Marie

Sudbury

Temiskaming

Timmins

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1: INVESTIR DANS LES FAMILLES

La lutte contre les troubles de l’humeur postpartum nécessite un investissement dans les familles. Ces troubles touchent tous les membres de la famille. C’est pourquoi le ministère de la Santé et des Soins de longue durée et le ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse doivent travailler en partenariat. Une collaboration solide entre les deux ministères donnera lieu à la création d’un continuum complet de services à l’intention des familles. La gamme de services sera offerte à l’aide d’une variété de moyens, y compris des solutions électroniques adaptées aux défis géographiques propres au Nord de l’Ontario. Les services seront holistiques et axés sur la personne, et ne laisseront personne de côté. Ils tiendront compte de la diversité culturelle dans le Nord et des diverses structures familiales. Les services seront offerts en temps opportun et tireront parti d’une meilleure compréhension des troubles de l’humeur postpartum. Les critères d’admission seront inclusifs et non exclusifs.

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2: PERFECTIONNER LES COMPÉTENCES

La mise en place d’un réseau de services nécessitera le développement d’un système coordonné de perfectionnement des compétences dans tous les secteurs qui participent à la prestation des soins et des services aux familles. Il sera important de respecter le champ de pratique de chaque profession. Le réseau de services sera notamment composé de médecins, d’infirmiers et infirmières, de pairs, de travailleurs sociaux et travailleuses sociales, d’éducateurs et éducatrices de la petite enfance, de travailleurs et travailleuses en santé mentale et en toxicomanie, de travailleurs et travailleuses en protection de l’enfance, de visiteurs et visiteuses à domicile, de psychothérapeutes. Les activités de perfectionnement s’appuieront sur les pratiques exemplaires en matière de troubles de l’humeur postpartum, sur le savoir-faire des communautés de pratique dans le Nord, et sur l’expérience des familles de la région ayant vécu un trouble de l’humeur postpartum.

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3: SENSIBILISER LA POPULATION

Les troubles de l’humeur postpartum se vivent trop souvent derrière des portes closes, dans le silence et la honte. La mise en place du réseau de services et l’application de la stratégie coordonnée de perfectionnement des compétences seront étayées par une campagne de sensibilisation et d’éducation du public. Cette campagne comprendra des stratégies de communication traditionnelles et de nouvelles approches pour fournir de l’information juste sur les troubles de l’humeur postpartum, l’accès aux soins et le réseau de soutien. Les communications se feront dans un langage accessible et normalisé.

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1: INVESTIR DANS LES FAMILLES

La lutte contre les troubles de l’humeur postpartum nécessite un investissement dans les familles. Ces troubles touchent tous les membres de la famille. C’est pourquoi le ministère de la Santé et des Soins de longue durée et le ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse doivent travailler en partenariat. Une collaboration solide entre les deux ministères donnera lieu à la création d’un continuum complet de services à l’intention des familles. La gamme de services sera offerte à l’aide d’une variété de moyens, y compris des solutions électroniques adaptées aux défis géographiques propres au Nord de l’Ontario. Les services seront holistiques et axés sur la personne, et ne laisseront personne de côté. Ils tiendront compte de la diversité culturelle dans le Nord et des diverses structures familiales. Les services seront offerts en temps opportun et tireront parti d’une meilleure compréhension des troubles de l’humeur postpartum. Les critères d’admission seront inclusifs et non exclusifs.

2: PERFECTIONNER LES COMPÉTENCES

La mise en place d’un réseau de services nécessitera le développement d’un système coordonné de perfectionnement des compétences dans tous les secteurs qui participent à la prestation des soins et des services aux familles. Il sera important de respecter le champ de pratique de chaque profession. Le réseau de services sera notamment composé de médecins, d’infirmiers et infirmières, de pairs, de travailleurs sociaux et travailleuses sociales, d’éducateurs et éducatrices de la petite enfance, de travailleurs et travailleuses en santé mentale et en toxicomanie, de travailleurs et travailleuses en protection de l’enfance, de visiteurs et visiteuses à domicile, de psychothérapeutes. Les activités de perfectionnement s’appuieront sur les pratiques exemplaires en matière de troubles de l’humeur postpartum, sur le savoir-faire des communautés de pratique dans le Nord, et sur l’expérience des familles de la région ayant vécu un trouble de l’humeur postpartum.

3: SENSIBILISER LA POPULATION

Les troubles de l’humeur postpartum se vivent trop souvent derrière des portes closes, dans le silence et la honte. La mise en place du réseau de services et l’application de la stratégie coordonnée de perfectionnement des compétences seront étayées par une campagne de sensibilisation et d’éducation du public. Cette campagne comprendra des stratégies de communication traditionnelles et de nouvelles approches pour fournir de l’information juste sur les troubles de l’humeur postpartum, l’accès aux soins et le réseau de soutien. Les communications se feront dans un langage accessible et normalisé.

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